CONSTANCE > Abysses et miroirs

par **Ministry Of Magic** 18.03.21 0:55

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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< cellule de constance delacour >

Morne anathème que la symphonie dysmorphique dessinée du bout des doigts quand les gouttes d'humidité roulent le long des pierres. Une pierre par jour et un jour de pierre pour la captive qui s'est murée et s'enterre. Est-ce un rêve ou la réalité ? Elle tremble, et parfois on se surprend à la voir s'arrêter. C'est quand elle ne tangue plus, Constance Delacour, que c'est étrange. C'est quand la conscience reprend plein pied contre le sol râpeux et coupant. Que quelques rondes confuses se jouent puis s'éteignent tout aussi vite. A glaner répit des frissons et de la terreur pour mieux s'y replonger quand la lucarne s'évapore. Tiens, la revoilà.

Le mur gronde et crépite, ce sont les briques qui s'effritent, qui s'ébrouent. Puisque l'air marin s'engouffre a une vitesse d'instantanée et que le bruit de la mer ne se fait que plus présent. Tangues les vagues et claquent l'eau salée contre le mur. Y a des bouts d'océan qui se déversent dans la cellule. Assez pour inspirer les relents de poisson, jamais assez pour se noyer. Trop pour ignorer le reflet. Flou, incorrecte, il y a trop de bleu et de sourires inversés sur cette photo capturée. Mais il y à la lumière, peut-être le soleil, a moins que ce ne soit la lune qui se soit parée d'une luminosité outrancière. Il y a la lucarne et l'air du dehors. Là, à hauteur de crâne, il ne suffirait que de se mettre sur la pointe des pieds pour l'atteindre, la félicité désespérée.

Tu t'approches, Constance ?
C'est la lune ou c'est le soleil, Delacour ?
Est-ce que t'es foutu de bouger tes os, la demi-vélane ?

NOTE > Votre personnage a été victime du Raid des Détraqueurs. Le voici en prison jusqu'à son procès dont la date lui est inconnue. Afin d'avoir plus amples informations quant au quotidien de votre personnage, voici l'annexe concernée. Cela fait plusieurs jours que le Raid a eu lieu et votre personnage n'a pas eu plus amples informations quant aux raisons de son arrestation.

DEROULEMENT DU SUJET > Excepté cette introduction, le compte PNJ interviendra deux fois. Vous aurez un délai de dix jours pour répondre. Au terme de ces dix jours, soit le PNJ relancera votre sujet, soit il sera archivé dans le cas d'une non-réponse. Vous pouvez demander un délai à l'équipe administrative dans le cas où vous désirez répondre, mais n'en avez pas le temps.

VOTRE REPONSE > Il vous sera demandé de limiter votre réponse à 500 mots, 600 si vous êtes inspirés afin de favoriser la rapidité, la fluidité et la sensation d'empressement et de vide présente entre les murs de la prison.

BON JEU @Constance Delacour

par **Constance Delacour** 30.03.21 14:59

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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T'as fixé le sol trop longtemps. Tes yeux sont secs et les larmes taries ont formé des sillons d'argent sur tes joues grises. Au fond, ici ou ailleurs, il y a-t-il une réelle différence? Tu t'es enfermée dans ta cage d'abattement si longtemps... De quoi as-tu peur, réellement? Dans l'obscurité où il ne se passe rien, les peurs s'échouent contre ton épiderme gelé, souillé, trempé.

Mais tu sursautes parfois, Constance. Lorsque derrière toi le vacarme des vague s'éclate contre le mur et hurle à tes oreilles. Mais tu pleures encore, Aliénor, lorsque les flots s'engouffrent dans ce si petit espace. Parce que t'as encore conscience de ce qui t'entoure, parfois. Parce que t'as bien trop peur pour réellement te laisser emporter par le cotonneux oubli des limbes confortables. Il y a trop de voix qui résonnent, trop de bruits qui te désolent.

Et t'es perdue, Delacour.

Mais il y a cette lueur qui s'insinue dans ton petit coin abandonné. T'as levé des yeux éblouis pour la contempler. Parce que peut-être que t'y trouveras la sortie? Frêle attente. Car elle est si pâle cette lumière, elle n'a rien de celle qui réchauffe les os et le cœur. Elle n'a rien qui t'incite à remuer tes membres imbibés par l'eau qui s'amocelle sur les pavés noircis d'une perpétuelle immersion. Tu trembles, de froid, d'effroi. Est-ce que la perspective d'une échappatoire est assez influente pour te donner la force de te dresser sur tes deux jambes? T'en sais rien. Il n'y a rien à savoir ici. Jour et nuit se confondent depuis longtemps. Heures et minutes s'étirent et se mélangent.

Puis qu'est-ce que ça change, pas vrai?

L'astre qui éclaire ton antre ne changera rien aux tourments de ton âme égarée. T'en as rien à faire, pas vrai Constance? Et pourtant, malgré l'engourdissement de tes membres, il y a l'espoir qui perce, l'espoir qui ronge tes os pour y insuffler un semblent d'énergie. L'espoir qui te pousse à réagir. Alors lentement, avec peine mais persévérance, tu te lèves. Tes pas traînants et indigents s'éternisent. Tes doigts meurtris et flétris par l'iode s'accrochent péniblement à l'embouchure. Et voilà la lucarne. Voilà la lumière. Voilà l'air immonde. Et ton regard se pose finalement sur l'extérieur.

par **Ministry Of Magic** 09.04.21 14:15

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Elle vient et elle repart, la lucarne salvatrice. Un aller-retour chimérique s'amusant à se moquer du temps passé. A aimer se payer la tête de la prisonnière en apparaissant juste trop haut. Juste assez pour être éraflé des ongles, mais au demeurant inatteignable. Une porte de sortie ridicule aux allures de pieds de nez ensorcelé. Maigre faisceaux de lumière qui, au fil des jours, des semaines, a fini par ne plus susciter le même soulagement. Fenêtre sur des vagues houleuses en tout temps, calmes trop rarement. Parce que si les pas nus de la française se précipitaient de prime abord pour attraper du bout de l'œil et à pleine poignet le moindre rayon de dehors, le derme n'est à l'heure actuel pas plus avide de soleil qu'il ne le fut.

Cependant la splendide carcasse délabrée fini par se mouvoir, par dégager la crasse de ses bronches et d'entre ses phalanges pour se hisser contre le mur humide. Dehors, il fait nuit. Dehors, tout tangue et tout fini par s'engloutir des algues et des roches sans oublier cette vie sous-marine qui se moque bien fort des âmes en peines enfermées en leur domaine. Et dans les draps d'une nuit doucereuse, il y a ce reflet d'étoile qui transperce l'océan. Là. Juste là, à quelques mètres à peine, un amas de planches. Débris maritimes d'une barque anéantie par les arythmies aquatiques. Et sur ce petit tas de détritus flottant, un corps. Bleu. Fripé. Brûlé du soleil meurtrier. Est-ce que tu le reconnais, Delacour ?

Les cheveux sombres du sauveur de Samhain ont virés au gris, couleur de mort. Finalement, la malédiction, c'était pas les sombrals. C'était toi.
Mais pas le temps de hurler ou de s'apitoyer puisqu'aussitôt les vagues s'amplifient et s'animent d'une colère impitoyable. Imprévisible. Murs d'eau se formant et venant lécher les murs de la prison jusqu'à remonter jusqu'à la lucarne. Une fois. Deux fois. Et tout s'emballe, tout éclate et tout s'engouffre par la petite ouverture. Des trombes d'eaux remplissent la cellule sans qu'aucune évacuation ne puisse promettre salvation et échappatoire. L'eau monte. Froide. Gelée, en fait. Un mètre. Deux mètres.

Tu flottes, Delacour.
Peut-être que maintenant tu vas te noyer.
Est-ce que tu as froid, ma petite ? @Constance Delacour

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