C’était la dernière étape. La dernière ligne droite. Celle que l’on obtenait avant de décrocher la médaille d’or, avant de s’élever au plus haut niveau de soi-même. Ses mains tremblaient sur le morceau de papier, lisant encore et encore quelle destination était la sienne, celle qu’elle n’avait pas choisie, celle qu’elle découvrirait prochainement. Brésil. Serait-ce mieux, là-bas ? Les choses seraient-elles différentes ? N’y avait-il aucun risque pour qu’on ne puisse la retrouver ? Il avait fallu qu’elle se rende à l’évidence, les risques seraient toujours omniprésents. La sécurité n’existerait plus mais elle était prête à assumer cela, à ne pas profiter d’une sérénité parfaite, à rester constamment sur ses gardes.

L’homme devant elle acheva son enregistrement, laissant l’opportunité à Olivia de s’avancer vers l’hôtesse. « Bonjour. » « Bonjour mademoiselle. Puis-je avoir votre billet et votre passeport ? » Souriant, elle plongea la main dans le trench beige qu’elle portait pour mieux en sortir le petit livret à la couverture en cuirassée. Cela aussi, avait été bien pensé. Des papiers Moldus qu’elle n’avait jamais réellement fait auparavant, un billet d’avion à direction de Rio de Janeiro… Tout avait soigneusement été planifié pour elle et l’ancienne blonde avait pris soin de mémoriser les choses pour mieux se glisser dans la peau de cette femme banale qu’elle devrait être. Olivia Lovegood n’était plus. Sur son passeport, on la présentait désormais comme Juliet Lowell. Effaçant sa propre identité, elle espérait que les relations entre les différents ministères seraient bernées et ne pourraient offrir la direction qu’elle avait prise au bureau des Aurors qui, elle le devinait, devaient la chercher aux quatre coins du pays, sur ordre d’un géniteur qui devait être hors de lui. Elle n’avait prévenu personne. Ni Gabriel, ni Moïra, ni Hestia. Pour eux aussi, elle avait disparu. Pour eux aussi, elle devait mourir de manière si égoïste pour s’assurer une survie durable, loin des chaînes qu’on voulait lui passer.

« Avez-vous des bagages à enregistrer ? » Cette phrase là signifiait qu’elle devait confier sa valise, ce qu’elle fit. L’objet aurait pu être ensorcelé mais les sorciers n’avaient pas la moindre idée de comment un sortilège pourrait influencer les images à rayon X sur le contenu du bagage aussi, elle s’était contentée d’être une Moldue, une vraie. « Tout est en ordre. Vous pouvez vous diriger vers la salle d’attente D, en attendant l’ouverture du terminal pour votre vol. Je vous souhaite un bon voyage, mademoiselle Lowell. » La remerciant, elle récupéra ses papiers avant de chercher les panneaux lui indiquant la fameuse salle où elle patienterait pas moins de deux heures avant le décollage. Prenant place sur un fauteuil en plastique, elle observa les alentours, toute cette agitation, cette vie insouciante que passait ces gens pour qui la Magie n’existait pas autrement que dans des tours de passe-passe. Un enfant se tenait sur les genoux de sa mère, l’enlaçant en attendant également de pouvoir rejoindre l’appareil en acier qui saurait fendre les airs pour les faire voyager. Ses yeux verts posés sur les documents qu’elle avait dans la main, Olivia songea alors à cette dernière semaine, passée en cavale.

Il avait fallu fuir. Guidée par divers visages, par tous ces gens qu’elle ne saurait jamais remercier suffisamment, elle s’était extirpée, l’air de rien, de ce monde sorcier pour mieux se frayer un chemin dans le monde des Moldus. Logée chez l’une d’elle, en lien de parenté avec une sorcière qu’elle connaissait, elle avait vécu cachée, recluse, craignant le moindre tambourinement contre le battant de la porte d’entrée, prête à tenter le tout pour le tout afin de s’échapper. Plusieurs jours durant, elle n’avait pas cherché à voir le monde extérieur, à poser plus de question. Puis, quelqu’un était passé déposer une note à son attention ainsi que le billet et le passeport. Quelqu’un. Elle n’avait pas souhaité connaître leurs prénoms, à eux tous. Elle ne souhaitait pas être en mesure de les trahir si quelque chose tournait mal. Alors, afin de ne pas être si facilement reconnaissable, elle avait même été jusqu’à teindre ses mèches blondes, leur donnant une couleur doucement orangée, plus foncée. Le jour J était venu et avec lui, l’espoir d’enfin revivre. Habillée d’un chemisier blanc, elle portait un pantalon de lin gris anthracite, maintenu à ses chevilles par des bottines en cuir. Si elle avait choisi le trench, c’est bien parce qu’il lui semblait passe partout, très en vogue dans le monde Moldu. Elle portait également un berret vert sur la tête, rappelant la couleur de ses yeux par la profondeur de sa teinte. Ses longs cheveux avaient été attachés en une queue basse, changeant largement de ses habitudes. Mais Olivia Lovegood était morte.

Elle ne connaissait rien au monde Moldu et avait simplement appris les procédures d’usage par cœur. Si elle n’avait pas été aussi absorbée par ses pensées, peut-être se serait-elle rendue compte que les événements qui l’entouraient n’avaient alors rien d’habituel. Peut-être aurait-elle prêté attention aux membres de la sécurité de l’aéroport et à la manière qu’ils eurent de faire évacuer la pièce dans laquelle elle se trouvait. Sauf elle. D’ailleurs, ce fut le silence qui la sortit de sa torpeur, relevant le regard, cherchant les autres passagers du regard. Et l’inquiétude grandit en elle tandis que, machinalement, sa main plongea dans son petit sac de cuir pour se refermer sur sa baguette.

Cela faisait une semaine qu’Olivia Lovegood était portée disparue. Gomer se souvenait encore de l’entrée fracassante de Marcus, le père Lovegood, dans son bureau, accompagné pas d’un, mais des deux ministres. Il n’aurait jamais cru que le directeur du Chicaneur pourrait avoir autant de pouvoir.
La situation fut très rapidement exposée, il fallait retrouver Olivia. C’était le but, c’était tout ce qui comptait.
Gomer tenta timidement d’introduire l’idée que peut-être la jeune femme n’était pas vraiment disparue, dans le but de lui laisser une chance de s’échapper. Mais Marcus balaya tout doute possible. Elle refusait le mariage. Une position que Gomer pouvait très bien comprendre, mais qu’en tant qu’employé du Ministère il ne pouvait pas tenir publiquement. Il eut la mauvaise idée de céder à sa curiosité et demander qui était le futur mari. Yaxley. Ulixes. Ah !
Les yeux s’écarquillèrent. Elle avait bien fait de fuir.
Cependant, les ministères furent très clairs sur leurs attentes. Il devait la retrouver.

Une fois les trois hommes sortis, il laissa tomber sa tête contre son bureau, soupirant. Hestia d’abord. Olivia maintenant. C’était la définition même de l’enfer de voir toutes les personnes qu’il connaissait de prêt ou de loin liés à des monstres. Calli, avait tout manigancé.
Il perdait pied dans ce monde de relations forcés. Ils n’avaient pas arrêté la guerre pour que les membres de l’Ordre se retrouvent mariés à leurs anciens bourreaux ! Tout ceci n’avait aucun sens. Le monde magique n’avait plus aucun sens. L’idée de démissionner lui traversa l’esprit. Comment ne pas comprendre la pauvre fille ? Son père voulait la marier au pire criminel de guerre qui soit. Qui pourrait-elle l’arrêter dans sa fuite….
Lui. On lui avait demandé, on lui avait exigé. Il était sommé de se salir les mains.
Cela ne lui avait jamais posé problème, pendant la guerre, de tuer ses ennemis. Ce n’était pas de gaité de cœur. Il gardait toujours à l’esprit que mettre fin à une vie n’était pas un acte gratuit. Mais, c’était la guerre. C’était pour en protéger d’autres.
Désormais, ce n’était plus le cas. Rien n’avait plus aucun sens. Qui allait-il protéger en retrouvant Olivia ?
Certainement pas Olivia elle-même.
Il n’avait aucune raison de le faire.
Non, il ne le ferait pas.
Il serait viré.

Non, il ne pouvait pas se permettre cela, non plus. Sa position était capitale. Cela lui permettait de protéger les Freezard et les Ad Veritas qui avaient organisé les festivités en novembre. Puis, surtout, par-dessus tout, d’éviter les emprisonnements en janvier.
Il avait déjà sacrifié trop, Hestia, dans le but d’être en mesure d’éviter un mal majeur.
Il avait bu, ce soir-là, espérant que c’était le seul sacrifice qu’il devait faire.
Et pourtant. Ce sombre devoir se rappelait à lui encore une fois. De la pire des façons.

Il connaissait les méthodes de l’Ordre. Il les connaissait par cœur. Olivia attendrait cachée quelque part un self-conduit vers une vie meilleure. Inutile de chercher bien loin sa porte de sortie. Elles s’appelaient Heathrow ou Gatwick. Quoi de mieux pour s’échapper du monde magique que le faire par le monde moldu. Elle n’avait aucune chance.

Il savait ce qui lui restait à faire. Il ne voulait pas.
Il alluma une cigarette, tant pis pour l’odeur dans son bureau. Il avait une difficile partie à jouer.
Une seule question occupait son esprit. Avait-il un moyen de lui laisser une chance sans faire porter les soupçons sur lui ? Si c’était le cas, il devait la trouver. Mais, il devait être précautionneux. Avery n’allait pas le lâcher d’une semaine. Les deux familles étaient alliées depuis trop longtemps.
Son avantage à lui ? Mieux connaître le monde humain que ces sang-pur.
Le tableau d’échec se dressait donc devant lui. Il devait les leurrer, laisser le temps à Olivia de s’enfuir.
Calli…
Il se souvient soudainement du soir au cabaret. Elle semblait si convaincu que son frère pouvait changer. Il aurait voulu la croire, tout comme il avait cru la psychomage. Mais, il ne pouvait pas mettre Olivia en péril sur des croyances sans preuves, ni cautionner un mariage arrangé.
« Oh, Calli, what have you done ? » soupira pour lui-même. Il l’appréciait, il avait appris à l’apprécier mais là, s’en était trop.

Les journées passèrent. Il mit une équipe sur le coup, donna les instructions pour chercher la jeune femme, classique cas de disparition. Il ne mentionna pas la raison principale de la possible disparition histoire de ne pas donner trop d’idées à ses subordonnés.
Ce petit manège dura trois jours avant qu’il ne soit rappelé à l’ordre. On lui demanda des comptes, il dû accepter d’étendre la recherche au monde moldu.
Pour la première fois depuis des décennies, il se surprit à prier pour qu’Olivia se soit déjà enfuit. On lui colla au fesses un chien du gouvernement. Ses options s’amenuisaient.

Il n’eut d’autre choix que d’aller consulter la sécurité des aéroports. Un petit sort, un impérium sur le responsable de la sécurité, un appel qu’il recevrait. Bien évidemment, il espérait que les ministres ne soient jamais au courant des horaires humains, ni du fait que les aéroports étaient ouverts la nuit aussi.  

Les jours passèrent. Une semaine de stress s’acheva. Il espérait réellement ne plus recevoir d’appel. Il espérait réellement qu’elle avait réussi à passer à travers les mailles du filet qu’il avait lui-même tendu.
Un message arriva. Le couperet tomba. Une jeune femme correspondant à la description était à l’aéroport.
Il pinça les lèvres, mit ses mains devant son visage et entendit le bruit du roi tomber. Il avait perdu. Il n’avait jamais été particulièrement bon aux échecs non plus.
Pas de chance.
Pouvait-il bruler le message sans que personne ne s’en aperçoive ? Risqué.  
Pouvait-il aller parler à Olivia sans impliquer les autres aurors ? On le questionnerait. Et quoi qu’il en soit, ces deux comportement attireraient l’attention sur lui. Il était acculé.

Il prit quelques aurors avec lui. Ceux qui étaient ses anciens membres de l’ordre, ses anciens collègues, leurs anciens collègues. En espérant que cela allait se passer « smoothly ».

La sécurité était encore sous influence magique. Il en profita pour faire évacuer discrètement l’espace où Olivia attendait. Comme prévu, elle ne se douta de rien.

Une fois seule, il s’approcha, calmement, tentant de ne pas se montrer menaçant. Il ne voulait pas l’effrayer.

« Hello, Olivia. »

Replaçant une mèche flamboyante derrière son oreille, elle scrutait la petite salle. Ses sourcils s’étaient froncés marqués par l’inquiétude soudaine de ce contexte qui lui semblait inédit. En aucune façon, on lui avait parlé de cette configuration, de ce mouvement étrange de la foule qui la laissait entièrement seule dans une pièce normalement bondée. Se remettant machinalement sur ses pieds, la main se fermant sur le manche de sa baguette, elle sentit son cœur s’agiter sous sa poitrine. Si près du but. Non, elle ne pouvait pas échouer maintenant. Elle ne pouvait pas abandonner ou même être retardée. Les regards qu’elle lançait autour d’elle transpiraient de cette panique intérieure qui manquait de la faire exploser, crise de nerfs incontrôlable qu’elle avait réservé pour l’après-décollage. Déglutissant avec peine, elle garda les yeux sur une porte qui avait été fermée, accès vers l’un des halls de l’aéroport.

Hello Olivia. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle tournait les talons, faisant face à un homme qu’elle connaissait trop bien. « Gomer… ? » Un visage connu. Un visage amical. Et pourtant, si la surprise se peignait sur le visage de la blonde, un étrange sourire vint prendre place sur ses lèvres. Relâchant sa baguette avec douceur quoique gardant sa main dans le sac, elle se laissa aller à un éclat de rire. Incontrôlé. Incontrôlable. Dans sa paranoïa du moment, elle avait pensé que quelqu’un viendrait pour lui nuire, que les Aurors arriveraient pour mieux l’arrêter. « Par Merlin, mais quelle frayeur ! Je pensais que le plan des Freezards avait été entièrement mis en place, dois-je en déduire qu’il y a un contre temps ? » Elle se fourvoyait. Inconsciemment, elle préférait se convaincre qu’il venait la voir en tant que Freezard, lui apporter les dernières informations avant de mieux la voir s’envoler à l’autre bout du monde. Mais… Pourquoi cela nécessitait-il une pièce vide ?

Ce fut cet élément qui lui permit de ne pas se diriger vers lui pour mieux l’étreindre dans ses bras. Qui la stoppa net dans son cheminement de pensées, tentant d’en fabriquer un autre, plus rationnel. Pourquoi les Freezards tenteraient une nouvelle fois de la joindre si ouvertement ? Pourquoi enverraient-ils un visage connu quand, jusqu’alors, ils avaient veillé à choisir des personnes qui n’étaient, au mieux, que des connaissances ? Pourquoi la salle avait-elle été vidée ? Le sourire d’Olivia s’effaça peu à peu, réalisant qu’il ne lui manquait qu’une connexion. Les Aurors. Il y avait un détail qu’elle avait omis. Un bâton qu’elle ne voyait qu’à présent dans les rouages. Si longtemps, elle avait su, elle avait mis cette petite chose que côté l’espace d’un instant. Quelle est la profession de Gomer, Oli… ? La claque, doucement, lui fut assénée mentalement. L’homme n’était pas qu’un ancien de l’Ordre. Il n’était pas qu’un membre des Freezards. Il était le Chef du bureau des Aurors.

Cillant, déglutissant avec peine, elle prit une profonde inspiration tandis que, d’une voix étrangement calme, les mots se firent un chemin dans sa bouche. « Pourquoi es-tu là, Gomer ? » La question en cachait une autre, en réalité, qu’elle n’oserait prononcer sous peine de sentir la trahison plus douloureuse encore. De quel côté es-tu, aujourd’hui, Gomerr ? Ses doigts retrouvèrent sa baguette, la réponse de l’homme se faisant déterminante. Pourtant, elle n’osait pas encore l’afficher, espérant qu’il la sauve, espérant qu’il ne soit nullement là pour lui nuire. Il était seul, c’était un signe positif. Mais se pouvait-il qu’il le soit pour mieux espérer la ramener à la « raison » ?

Forgive me. Ces deux mots suffisaient. Il n’y avait plus rien à comprendre si ce n’était que le couperet venait de s’abattre sur sa nuque gracile, brisant son rêve, abattant l’oiseau au vol. Tendue comme un arc, elle sentit son corps trembler tandis que le visage satisfait d’Ulixes Yaxley venait se glisser dans son esprit. Ses pupilles vibrantes ne quittaient plus le visage de celui qui devait être son ami. Son allié. Traitor. A leur cause, à leurs idéaux. Il venait de renverser la vapeur pour la botte de ce Ministère qu’ils exécraient. Et cela la répugnait. Ses doigts délicats se serrèrent sur le précieux bâton de bois, blanchissant la jointure de ses doigts, crispant les muscles de son bras jusqu’à son épaule. Elle devait lutter.

Il semblait hésiter. Il semblait dévasté. Et pourtant, il eut ces mots abjects qui firent saigner les oreilles de la Lovegood. You’re surrounded. « No… » Murmure échappé de ses lèvres entrouvertes, rejet d’une information pourtant capitale. Le regard le quittant pour mieux chercher signe de ses paroles, elle observa les baies vitrées, cherchant à trouver les Aurors qui pouvaient demeurer en retrait. Il était seul à s’être révélé. Mais l’aéroport était probablement un véritable nid de frelons prêts à jaillir pour mieux se ruer sur elle. Braquant à nouveau ses yeux plissés de haine sur lui, elle lut l’avertissement qu’il tentait de formuler, l’envie de régler les choses sans débordement. A nouveau, il usa de son prénom, certainement pour mieux l’apaiser tandis qu’elle sentait l’air se faire moins relaxant dans ses bronches, sang bouillonnant emporté dans ses veines par un palpitant emballé. Il disait vouloir lui parler. Il disait vouloir l’aider. Les larmes lui brûlèrent les yeux alors même qu’il lui semblait qu’il mentait. « How dare you… » Le souffle court, elle cherchait une échappatoire, un moyen de fuir… Ou de ne plus fuir du tout.

L’arrêter. Oui, l’arrêter dans sa fuite, dans son projet de liberté, non définitivement pour lui éviter le pire. Tous deux le savaient. La finalité finirait par se produire. On lui taperait sur les doigts, son père la séquestrerait mais elle finirait par épouser le monstre. Elle finirait par se retrouver entre ses griffes. Il lui précisa ne pas avoir de baguette. A la bonne heure… Il vaudrait mieux qu’il la saisisse rapidement. Your escape is over. I’m awfully sorry. « No, you’re not… » Sa voix grondait plus qu’elle ne chantait, désormais, annonçant le pire. Devait-elle tenter de négocier ? Devait-elle essayer d’éviter ce qui semblait désormais inévitable ? « You don’t have to do this… Let me go… You’ll find another lie for your dear minister… » Sa baguette tremblait entre ses doigts, conscience indépendante prête à agir pour le bien de sa maîtresse. Elle savait que ses propos n’avaient aucun sens, aucune possibilité rationnelle. Mais elle essayait.

Essayant de tempérer ses émotions, de retrouver ses pensées, elle le dévisagea. « You’re a traitor… » Elle avait envie de l’insulter de tous les noms, de lui faire comprendre ce qu’elle pensait de son comportement. Mais les mots lui brûlaient la bouche tant ils étaient nombreux à s’y bousculer. « I can’t marry him. Can you understand that ? » Yaxley. Le nom la répugnait alors que les tremblements s’accentuaient, peur liquéfiante parcourant son corps. L’arrestation n’était pas une option acceptable. Si pour lui la fuite ne l’était pas non plus… Alors il ne restait plus qu’une chose à faire. « Take your wand, Gomer. » La fin du voyage. La fin de tout. Elle sentait l’horreur grandir en elle, son instinct de survie lui dicter de ne pas faire cela, de ne pas simplement s’offrir à la mort. Mais… « You chose to stand here and now… You’re the only one who can free me, right now, one way or another. So let me go… Or take your bloody wand and say these two fuckin’ words. If you don’t, he will. If you don’t… Well I will not be sorry… » Parce qu’elle essaierait, quoi qu’il arrive, de se donner les meilleures chances.