Séraphina s’ennuyait, relire des dossiers sur les sorciers veufs, célibataires, divorcés ou autres situations plus particulières n’était pas l’occupation favorite de la jeune femme. Cela lui rappelait constamment qu’elle était sur la liste des célibataires à marier et que ses parents ne trouvaient toujours personne pour elle, ou personne ne voulait d’elle selon eux. Trop maladroite, trop affligeante, trop embarrassante. Nombreux étaient les adjectives qu’on pouvait lui attribuer à cause de cette maladresse qu’elle traînait depuis l’enfance. Sa tâche se révélait angoissante sur son propre statut. Comment pouvait-elle travailler sereinement en sachant ce qui l’attendait à la fin de l’année si nulle bague venait orner son annulaire gauche ? Un coup à ce qu’elle fasse une bêtise plus grosse qu’elle à cause du stress. Mais elle tenait à son boulot alors elle obéissait, et tentait de s’appliquer au maximum dans sa tâche.

Une voix familière vint pourtant la sauver de cet ennui. La cadette des Selwyn releva la tête, son visage expressif refléta toute sa surprise. Ses yeux d’un bleu pure s’écarquillèrent légèrement. Sa sœur. Par Merlin, que faisait sa sœur au ministère ? La réponse arriva bien vite. Les mots qui s’échappèrent de la bouche de Cora avait du mal à avoir un sens aux oreilles de Séraphina. Elle eut un instant d’absence, où son esprit décida de ne plus fonctionner ou plutôt de remettre les choses dans l’ordre pour chercher du sens. C’était elle d’habitude qui enchaînait les boulettes plus grosses les unes que les autres. Pas sa sœur.
« Euh…quoi ? »

Non décidément, aligner deux mots intelligible et compréhensif étaient encore une fois trop compliqué pour la jolie Selwyn. Surprise sur son lieu de sa sœur par sa sœur, lui annonçant qu’elle avait fait une grosse boulette, bouleversait Séraphina plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Mais Cora eut une phrase plus terre à terre et bien plus logique aux oreilles de la jeune femme qui se réveilla.
« Oh…euh oui  ! »

Elle se leva dans la précipitation, se giflant mentalement. Dans son mouvement elle renversa l’encrier qui commença à déverser son contenu sur les précieux dossiers du ministère.
« Oh non, non, non… »

Elle chercha rapidement sa baguette du regard et d’un léger coup de baguette réussit à faire disparaître le liquide noir avant qu’il ne pénètre le papier. Ouf ! Elle rangea sa baguette, et quitta son bureau pour rejoindre sa sœur, glissant son bras sous le sien. Au moins, ainsi elle pourrait éviter de percuter des gens ou de marcher sur des pieds… Sa frayeur lui avait également permis de retrouver ses moyens cognitifs et de reprendre le fil d’une conversation normal.
« Du coup, tu me disais que tu avais fait une boulette ? Ta langue n’aurait pas fourché par hasard ? Car c’est moi la pro pour les boulettes. »

Tout en marchant vers la cafétéria du ministère, Séraphina cherchait à comprendre ce que voulait sa sœur et surtout pourquoi elle pensait avoir fait une boulette. Ce n’était pas elle qui enchainait les faux pas d’ordinaire.