ELEONOR > visite de l'épouvantard.

par **Ministry Of Magic** 17.03.21 19:47

LA COMPLAINTE DES PIERRES

❯❯ AZKABAN & EPOUVANTARD ❮❮Au premier coup d'œil jeté sur un intérieur, on sait qui y règne de l'amour ou du désespoir. - balzacheure inconnue
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< cellule d'eleonor lestrange >

Cela fait des jours, des semaines peut-être, que les briques de la cellule se gaussent de leur proie faite de chair et d'hémoglobine. Eleonor Lestrange, vêtue de ces loques si vastes semble biens moins intouchable dès lors que le faste de l'aristocratie magique n'a plus effet sur ses atours. Minuscule poupée de sang pur rendue carcasse oubliée au fond d'une prison dont on détourne le regard et la parole. Combien de temps ? Réponse floue, approximative. Cela pourrait bien faire vingt ans que tout resterait inchangé, que les cris résonneraient inlassablement de la même manière.
Criez vous, Eleonor ?

Nulle fenêtre et nulle alerte quand la porte tremble et craque. Le bois moulu dégage une odeur de pourris. Mais elles ne cèdent jamais, les cellules. Elles se tassent, s'encrassent, se vicient des parjures des êtres contenus. Prisonnière, la future mère ne peut que l'observer s'abaisser, la poignet de la seule porte d'entrée. Froid. Gèle. Horreur. Il y a l'interstice mais pas de lumière, car peut-être fait-il nuit après tout. Ouverture, stupéfaction, silence imposé par la Belle et Impeccable Eleonor Lestrange de Montmorency qui s'avance vers celle, affamée, qui n'a plus que de son double le triste patronyme. Vêtue d'une de ces longue robe au tissu de qualité, quelque chose cloche. Ce ne sont pas ses lèvres colorées d'un rouge vif. Ce ne sont pas ses pieds enfermés dans des chaussures nobles. Ce ne sont pas ses cheveux blonds, ramenés en un chignon d'où rien ne dépasse. Ce sont ces marques terribles autour de son cou tordu. Violette, la strangulation. Brisés, les vertèbres.

< Bonsoir, Eleonor. > que dit l'ombre, le spectre, le cadavre exquis.

Eleonor, tu es morte Eleonor ? Non, pas toi. Plus toi.
Mais le bébé, il est mort, lui ?
Qui t'as rendu violette et tordue, Lestrange ?

NOTE > Votre personnage a été victime du Raid des Détraqueurs. Le voici en prison jusqu'à son procès dont la date lui est inconnue. Afin d'avoir plus amples informations quant au quotidien de votre personnage, voici l'annexe concernée. Cela fait plusieurs jours que le Raid a eu lieu et votre personnage n'a pas eu plus amples informations quant aux raisons de son arrestation.

DEROULEMENT DU SUJET > Excepté cette introduction, le compte PNJ interviendra deux fois. Vous aurez un délai de dix jours pour répondre. Au terme de ces dix jours, soit le PNJ relancera votre sujet, soit il sera archivé dans le cas d'une non-réponse. Vous pouvez demander un délai à l'équipe administrative dans le cas où vous désirez répondre, mais n'en avez pas le temps.

VOTRE REPONSE > Il vous sera demandé de limiter votre réponse à 500 mots, 600 si vous êtes inspirés afin de favoriser la rapidité, la fluidité et la sensation d'empressement et de vide présente entre les murs de la prison.

> BON JEU < @Eleonor Lestrange

par **Eleonor Lestrange** 22.03.21 9:24

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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< cellule d'eleonor lestrange >

Le son métallique des geôles frappés par les prisonniers. Les couinements des rats qui s'immiscent dans les recoins de pierre. Les cris distordus des condamnés. Les gouttes d'eau qui glissaient le long de la paroi jusqu'à mourir sur le sol. Elle n'arrivait à supporter aucun de ses sons. Aucune sonorités appaisèrent Eleonor.

C'est l'occlumancie qui fut le remède. Comme à chaque fois. Soutiens sans faille d'une conscience cloisonnée. Eleonor avait continué de compter. Mais en tombant dans l'inconscient une première fois, elle avait dû tout reprendre. La seconde fois aussi. La troisième fois elle abandonna. Qu'importe les heures ou les jours. Personne ne viendra. Alors le sommeil fut aussi de ses choses qui facilita son emprisonnement. Recroquevillé dans une position enfantine sur l'espèce de lit totalement inconfortable. Elle avait mal au dos, aux poignets, aux yeux, aux bras, au ventre. Car depuis deux jours, Eleonor avait refusé de manger quoique ce soit. Car jamais elle ne laisserait la crasse s'infiltrer en elle. Le plateau lui avait retourné l'estomac. La soupe et le pain étaient perçus comme des monstres ; sales, impropres. Elle s'excusait auprès de son bébé en pensant, « Excuse moi.. Je ne peux pas.. Excuse moi.. » avant de sombrer à nouveau dans le néant quand sa magie s'épuisait.

C'est le bruit de la porte qui fit sursauter la sorcière. Mais elle n'avait aucun espoir. Pas une seconde elle s'était imaginé le visage d'Astoria, de Lyssa ou de Sébastian. Non c'est la peur, l'instinct maternel qui crie de protéger l'enfant, mains qui n'avaient pas quitté la forme arrondie depuis le début du calvaire. Elle se racornit dans l'angle de son lit et des deux murs froids, affreux, le contact la démange, la glace, elle pleure déjà de la saleté qui tache sa robe de chambre et ses cheveux. Puis les yeux se posent sur.. sur elle.

C'est-elle n'est-ce pas? « Good evening, Eleonor » oui, la même voix, le même ton hautain, les mêmes décibels élégants. Mais l'apparence est différente. Aucun maquillage pour couvrir sa laideur, son teint cadavérique. Puis il y a ses cheveux décoiffés, ses lèvres bleutées, son regard vitreux, son cou violacé, son corps tordu, des entailles ici et là. C'est elle sans vraiment l'être. C'est sa dépouille qui déambule, se targue d'un sourire vicieux.

Cri. De terreur. Intense. Aigu. Déchirement des cordes vocales qui n'avaient pas été utilisées depuis l'arrivée. Les paupières se ferment, les mains continuent de s'agripper au ventre, c'est que l'enfant aussi est terrorisé maintenant. Elle réalise Eleonor avec des bouts de conscience, que ce qu'elle voit - a vu - , c'est son pire cauchemar. C'est sa plus grande peur. Le cri surgit à nouveau d'entre ses lèvres, « LET ME ALONE ! » Les larmes continuent de dévaler sur ses pommettes amaigris. Ses yeux ne supportent plus la vision horrifique. Elle veut que tout s'arrête, Eleonor. Là, maintenant.

@Ministry Of Magic

par **Ministry Of Magic** 02.04.21 1:06

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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< cellule d'eleonor lestrange >

TRIGGER WARNING : MEUTRE DE NOURRISSON

Le cadavre est là, tant tangible qu'il éclabousse presque la véritable d'une vie défunte que ni l'une ni l'autre ne sait plus porter. La Belle Eleonor Lestrange face à la Misérable Mère Spectre Lestrange. Comme c'est fâcheux, une telle situation. Comme c'est dangereux, de faire grandir l'idée d'un être quand tout autour attire et provoque la misère de l'hôte de vie. La charogne se déplace et elle pourrait flotter dans les airs qu'elle ne ferait pas moins de bruit. Force des astres défunts que de pouvoir transcender les sols et les pierres. Que de pouvoir rester de marbre face au cri d'horreur poussé sans retenue. La gorge déraille et le larynx tressaute sous l'assaut des notes inédites. Hurles Eleonor, hurles donc.

< LET ME ALONE > qu'elle geint et qu'elle gueule, la femme funèbre. Reflet décrépi de cette silhouette translucide et veineuse. Soupçons d'après-mort gravant tous les regrets et toutes les peurs au plus profond de l'émail dentaire sépulcrale. La charogne à la nuque tordue affiche un sourire vertigineux, trop honnête, trop parfait, trop étincelant et inapproprié au lieu. On ne sourit pas comme ça à Azkaban. Et pourtant.

< N'hurles donc pas si fort. > commence le reflet avant de se retourner tout doucement pour s'emparer de quelque chose dans son dos. Frisson. < Tu risques de réveiller le bébé. >

Et dans les bras de l'infâme, c'est un poupon qui s'agite. Déboussolé et encore un peu apathique du sommeil perturbé. Cependant très vite sa gorge se réchauffe, se détend et s'active. Petits pleurs qui deviennent alarme tonitruante résonnant dans l'habitacle de la cellule. Mais le visage du cadavre ne dit rien, ne montre rien. Et La Belle Eleonor ne tressaute pas d'un spasme quand ses bras se lèvent, enfant entre les doigts. Quand les coudes se tendent, tremblent du poids du bébé. Quand sans crier gare, les poignets se font ravageurs et violents. Envoyant le petit corps s'écraser contre le pavé.

Il ne cris plus.
Et toi, Eleonor, cris-tu ?
La dépouille marbrée de veines éclatées repousse le petit corp du bout de la chaussure de bonne facture. Il roule jusqu'aux pieds nus de la similaire. Et alors l'horrifiante s'approche, s'accroupie et foudroie.

< Tu ferais mieux de manger, Eleonor. > les doigts soulèvent l'être désarticulé par la cheville pour le laisser retomber sur les genoux tétanisés de la prisonnière. < Fais le au moins pour le bébé. >

@Eleonor Lestrange

par **Eleonor Lestrange** 02.04.21 14:07

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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Max RichterOn the Nature of Daylight

< cellule d'eleonor lestrange >

TRIGGER WARNING : MEUTRE DE NOURRISSON

Elle veut que tout s'arrête mais tout commence. La voix se déchire, se mutile comme l'être, pousse un cri qui résonne encore dans les murs effrités. Echos souffreteux qui deviennent infinis, immortels. Les paupières sont closes, car le spectre revêt sa forme la plus hideuse, la plus effrayante. Eleonor Lestrange, être égoïste pour qui la pire des choses qui pourrait arriver soit sa mort. Devant le cadavre qui hante encore Eleonor, elle confirme que la pire des choses c'est de se voir morte. Il n'y a rien de plus affreux que de constater sa finitude, de comprendre que tout le superbe s'effondre lorsqu'on crève. On est rien de plus qu'un corps inanimé, abîmé. Plus de sourires étincelants, de regards charmeurs, plus de vie dans les gestes élégants. Juste une sale carcasse. Mais le fait de mourir pourrait être une bonne chose finalement. Car après la mort, il y a le néant. Le néant qui fait disparaître tout autour de vous, tout en vous. Plus de goût sanglant, ni vision horrifique, ni ouïe maltraitée, ni odorat écœurant, ni touché effroyable, plus rien. Plus de conscience pour encaisser la douleur. Ce serait bien de mourir maintenant.

Mais rien ne s'arrête, tout commence. « N'hurles donc pas si fort. » Eleonor s'efforce à fermer les paupières, à garder les mains sur son ventre, à laisser ses larmes dévaler ses joues creusées. La voix apparaît comme un mirage à présent et pourtant ça cogne encore, ça s'ancre dans son esprit. « Tu risques de réveiller bébé. » Bébé? Quel bébé? Mon bébé? Mon enfant ? Instinct maternelle qui surgit, qui donne courage et force à la femme pourtant lâche et chétive. Détruite mais toujours encore un peu vivante. C'est bien là toute la cruauté. Même quand on se crois au bord du gouffre il reste deux foutus centimètres. Les yeux bleus s'ouvrent à nouveau, sur le cadavre hostile au sourire terrifiant et elle le sait d'avance Eleonor qu'elle aura cette image gravé dans le crâne. Son cadavre souriant avec un bébé dans les bras translucides. Tout est abominable, abject, cruel, cauchemardesque, dégoûtant, épouvantable, effroyable, effrayant, horrifiant, ignoble, moche, monstrueux, obscène, répugnant, terrifiant. Il n'y a même plus assez de mots pour décrire l'atrocité. Car on arrive à mettre peu de sens dans l'horreur. Car on veut éviter de développer, détailler, les scènes les plus nauséeuses. Qui voudrait lire ou écrire sur un thème mortifère?

Alors Eleonor elle se rattache à la seule chose immaculée. L'enfant. Le bébé. Est-ce un garçon? Une fille ? Peu importe. C'est l'être le plus pur qu'elle n'ai jamais vu. Intacte. Vulnérable. Ses bras se tendent naturellement vers l'enfant, en reflet à son épouvantard. Eleonor veut que l'enfant arrête ses pleurs, se réchauffe dans ses bras, s'apaise contre son sein. Peut-être que l'autre a perdu son sourire mais notre Eleonor ne fixe que l'enfant. Peut-être que l'autre est-elle même partie, mais il n'y a que l'enfant à la peau blanche, si pur, si parfait.. et même les sonorités discordantes des pleurs enfantins ne gâchent pas le tableau, non ils embellissent l'espace. Car il y a un peu de vie dans cette cellule maintenant.

Mais rien ne s'arrête, tout commence. La chute de l'enfant contre les pavés bruts, ravageurs. La chute avait en théorie duré moins d'une seconde ou deux, peut-être, mais dans la réalité elle fut longue et angoissante, car c'est la mort qui l'attend là contre le pavé. Elle crie Eleonor, mais la forme est distendue, incompréhensible. Elle continue de crier et de se pencher même pour récupérer l'enfant, car.. c'est rien, c'est rien. L'autre lui offre le macchabée. Eleonor réceptionne l'enfant, et.. il.. il est tout bleu.. il.. il pleures plus.. il.. il n'as pas mal, c'est pour ça qu'il pleure plus non? « Baby.. baby it's.. it's okay.. Baby.. » Mais rien, plus un son. « Tu ferais mieux de manger, Eleonor. Fais le au moins pour le bébé. » Eleonor elle se recroqueville dans son coin en tenant la poupée de chiffon. Tu ferais mieux de manger Eleonor. L'autre est tout proche de son visage mais en même temps si loin. Fais le au moins pour le bébé. Le bébé.

Rien ne s'arrête, tout commence.. Les spasmes de désarroi, la mort dans le cœur, le poids funeste du bambin, la conscience fracturée, la folie sournoise, les tressaillements du corps.. Le bébé.. Il ne peut pas être mort.. Comme tu ne peux pas être morte Eleonor.. Si..? Non.. Non.. Mais le bébé.. le bébé est vraiment mort non..? C'est sa dépouille qu'elle tient dans ses bras fétiches Eleonor ou peut-être ne sert-elle rien entre ses mains, peut-être qu'il n'y a rien mais il pourrait y avoir tout, comme la vie de son enfant. Qui sait? Qui pour témoigner de ce qui est réel ou non?

Elle le garde tout chaud contre elle Eleonor.
Peut-être qu'il a juste froid l'enfant.
Elle doit le maintenir en vie le bébé.
Pour se prouver que c'est pas une meurtrière.
Pas une seconde fois.
Plus jamais.

« It's okay, it's okay.. » Répétitions hypocrites contre la peau blanche et sans vie du nourrisson.

@Ministry of Magic

par **Ministry Of Magic** 12.04.21 20:54

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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< cellule d'eleonor lestrange >

Triste caveau et macabre tableau que le rassemblement entre ces quatre murs de deux vivants et de deux morts. Miroir fissuré de la mère décharnée rejetant du bout du pied le poupon défiguré. Extrémité de la chaussure pour ne jamais avoir à assumer d'y poser les mains, les doigts, le plat des bras. Il aurait pu gire sur le pavé, le bambin éclaté. Mais les marmonnements de la prisonnière résonnent et rythment le corps bien vivant, celui qui tangue et berce l'enfant qui n'entendra plus rien. Tu chantes pour un mort, t'en oublies celui qui se noie en toi, Lestrange.

La femme funèbre s'avance encore, se courbe, provoquant l'amoncellement tonitruant des vertèbres s'effondrant les unes sur les autres. Mais elle continue, à s'approcher. Déposant son regard vitreux sur le poupon qu'elle a elle-même dépouillé d'avenir. Et sans un bruit, la voilà qui dépose sa bouche couleur carmin artificiel sur les cheveux sales et poisseux de la future mère en détresse. Prostrée, à se pencher d'avant en arrière pour réciter les paroles d'une comptine qu'il n'y a qu'elle pour entendre. Un baiser. La mort. C'est elle qui te chuchote, qui te dit : à plus tard.

C'est lorsque le bruit des briques extérieures se met à claquer contre le sol et le plafond que la perception devient floue, incertaine. Les bras serraient un enfant qui n'est plus là. La voix repoussait une similaire qui n'est plus là non plus. En un souffle morbide, ils ont disparus. Toi. Le bébé. Mais lequel ?

FIN DU SUJET
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