ABEL > Rendez-moi mon fils.

par **Ministry Of Magic** 22.03.21 12:33

LA COMPLAINTE DES PIERRES

❯❯ AZKABAN & PAPA ❮❮Au premier coup d'œil jeté sur un intérieur, on sait qui y règne de l'amour ou du désespoir. - balzacheure inconnue
[ s o u n d t r a c k ]
< cellule d'abel prewett >

Des semaines ou des années ? L'horloge interne est détraquée pour l'être à moitié l'un, à moitié l'autre. Petit Abel Prewett dont le tempo n'est relié qu'à ses sensations. Qu'à la certitude qu'il n'y a pas encore eu de pleine lune si ce n'est celle de l'enlèvement. Grande Disparition pour ce fils discret, muet, dont les combats sont internes, dont les morts sont cérébrales et mentales. On l'a trop souvent décris comme muet, le berger. La vérité c'est qu'il ne l'a jamais été, tranquille. Jamais apaisé. Jamais serein. Toujours aux aguets et toujours le cerveau trop loin. A feindre indifférence, quand tout croule et tout bouscule. Il y a trop de points d'interrogations. Peut-être que tu trouveras enfin le point final, Abel ?

A tendre l'oreille, coincé dans cette pièce trop petite pour s'y perdre, mais trop grande pour pouvoir réellement s'y ensevelir, il y a les sons qui percutent. Il y a des notes, des gargarismes, il y a les teintes sonores de ces hallucinations auditives constantes. Abel. Abel. Abel. Il en a entendu beaucoup, des sons, des appels. Alors qu'il n'y a que la pluie et le vent. Surtout l'océan. Et puis, non, il y a bien quelqu'un que l'on traine dans le couloir et qui se débat.

< ABEL ! Lâchez moi. RENDEZ-MOI MON FILS ! > Mircea ?

Depuis combien de temps tu l'as pas vu, ton père, Abel ?
C'est peut-être ta faute.
Mais c'est toujours pas toi qui paie les pots cassés.
T'aurais dû te marier, Prewett.

NOTE > Votre personnage a été victime du Raid des Détraqueurs. Le voici en prison jusqu'à son procès dont la date lui est inconnue. Afin d'avoir plus amples informations quant au quotidien de votre personnage, voici l'annexe concernée. Cela fait plusieurs jours que le Raid a eu lieu et votre personnage n'a pas eu plus amples informations quant aux raisons de son arrestation.

DEROULEMENT DU SUJET > Excepté cette introduction, le compte PNJ interviendra deux fois. Vous aurez un délai de dix jours pour répondre. Au terme de ces dix jours, soit le PNJ relancera votre sujet, soit il sera archivé dans le cas d'une non-réponse. Vous pouvez demander un délai à l'équipe administrative dans le cas où vous désirez répondre, mais n'en avez pas le temps.

VOTRE REPONSE > Il vous sera demandé de limiter votre réponse à 500 mots, 600 si vous êtes inspirés afin de favoriser la rapidité, la fluidité et la sensation d'empressement et de vide présente entre les murs de la prison.

BON JEU@ABEL PREWETT

par **Abel Selwyn** 26.03.21 14:59

LA COMPLAINTE DES PIERRES

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< cellule d'abel prewett >

L’horloge s’est arrêtée à ce moment précis où il s’est retrouvé sur ce bateau. A quoi bon compter les heures, tenter de deviner combien de jours s’est-il écoulé depuis leur arrivée en cellule. Le temps était utile pour cette vie active qui était la sienne. Que vas-tu faire de tout ce temps Abel ? Depuis combien de temps penses-tu déjà à tes actes qui t’ont emmenés ici ? A ces autres enfermés en même temps que toi ?

Faire le vide dans son esprit n’est pas chose aisée, il ne peut pas ignorer ce qu’il se passe, ce qu’il peut entendre quand les Détraqueurs sont bien occupés à d’autres cellules que la sienne. Il sait ce qu’il se passe quand ils rôdent, quand ils lui ôtent petit à petit les pensées moins tristes que les autres qui s’accrochent à cette parcelle de son âme plus combattive, celle-là qui lutte encore depuis le début face à ce que le Ministère prévoit pour eux. Il ne tiendra pas bien longtemps malgré cette force intérieure qui le caractérise, qui ne se voit pas toujours mais qui s'amenuise : il le sent.

Elle ne lui laisse que cette idée que tout semble être fini pour lui qui se terre dans un coin de sa cellule, que tout s’arrêtera là avec les Détraqueurs comme seule compagnie. Il tente de se raccrocher à une idée, quelqu’un, mais l’esprit déjà bien fatigué de lutter montre ses faiblesses quand une voix traverse les murs. Cette voix en détresse ne lui va pas à ce père qu’il n’a pas vu depuis longtemps alors qu’il y était à la ferme. Y était-il seulement, est-elle seulement encore debout à l’heure ou il pense à cette voix que l’on emmène, qui semble omniprésente pour l’empêcher de penser à autre chose que ce qu’il se passe en dehors pour eux n’est que de sa faute, que ce père peut-être emprisonné, n’est qu’une énième conséquence de ses actes qu’il a nié sciemment. Mais il y a cette autre voix qui lutte encore un peu, qui lui souffle que ce n’est pas lui, qu’il n’y a aucune raison à ce qu’il soit là. Ce n’est que le complot de ces créatures qu’il craint encore plus que le feu pour qu’il perde la raison. « Il n’est pas là Abel. Il n’est pas là. »

Il n’a pas à être là entre ces murs pour des décisions qui ne le concernent pas. Personne ne devrait être là à tenter de l’en faire sortir. C’est de sa fautes, qu’ils ne prennent pas ces risques : il n’en sortirait pas indemne s’il devait leur arriver malheur par sa faute.

par **Ministry Of Magic** 02.04.21 14:43

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< cellule d'abel prewett >

Bruit de chaînes torturées qui cognent sur le pavé humide et pourri des couloirs de l’aile où le monde a oublié Abel Prewett. Qu’il se recroqueville, qu’il s’oublie, qu’il compartimente comme il l’a toujours fait. Tentatives sabotées par la vérité : le silence ne sauvera pas le fils de fermier cette fois-ci. Les efforts pour faire le vide ne rencontrent que les murs déjà ajourés d’insanité de la pièce. Geole frêle et morbide qui accueille en son sein le semi-maudit. La lune ne te transpercera jamais tout en entier, Abel. Mais peut-être qu’elle te grignote assez pour que tu ne puisses plus feindre l’intégrité totale et absolue. Cruel astre qui ne pointe pas le bout de son nez. Mais du soleil, le prisonnier ne voit rien non plus. Ne sent pas plus. Ne devine rien. Vide. Faire le vide. Tout vide. Abréger les tourments de l'esprit enchainé pour remettre à demain les remises en question latentes. < Il n’est pas là Abel. Il n’est pas là. > Oh, tu crois ?

La porte vermoulue grince et craque quand les gonds s'activent à en révéler le sombre présage. Il y a ce spectre suspendu dans l'air vicié. Drapé de toute son horreur, le détraqueur traine par les cheveux le corps inconscient de Mircea Prewett. Nez rendant hémoglobine, tâchant goutte par goutte la pierre verdâtre. Yeux clos et tâchés de mauve. Perles de blessure charpentant le visage osseux et rendu abstrait du Père. Quand la créature immonde pénètre dans la cellule, elle le laisse retomber, ce corps dont elle ne peut plus rien tirer. Tout a été aspiré. Tout a été vidé. Mais jamais repue, l'âme perdue. C'est désormais vers Abel qu'il se penche et s'amourache, le Détraqueur. Affamé. Désespéré face à ce puit sans fonds de souvenirs tous plus tristes les uns que les autres. Mais il doit bien y demeurer quelques joies passagères et succulentes. Souffle morfale quand le visage du prisonnier se tord et perd de sa couleur. Quand la recherche de souvenir transperce les barrières mentales et les os du crâne.

Donnes moi, Abel.
Qu'il nourrisse le molosse des limbes.
Hurlements pourfendus d'un mutisme imposé par la ponction mémorielle.
Un petit souvenir, Abel, la joie, le sourire, le rire. Dis moi. Racontes. Qu'est-ce que je te vole ? @ABEL PREWETT

par **Abel Selwyn** 13.04.21 13:15

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Il n’est pas là.

Litanie récitée pour se convaincre de l’hallucination pourtant bien réelle qu’est ce corps du père gisant là par sa faute. Il ne veut pas voir ces vérités qui font mal. Il va voir. Il aura le temps de croire quand ces souvenirs joyeux lui seront arrachés mais pendant quelques secondes encore il aime à croire que ce corps traîné au sol n’est pas la réalité. Pas celle qu’il pourrait garder dans son esprit qui se réfugie dans des endroits divers que la créature détruit bouts par bouts.

Il n’en a pas fini.

Malgré ses doutes et ses angoisses, ces mois déroutants dès la sortie de Poudlard, il y aura toujours eu des moments de joie éparpillés ci et là tous les jours de la vie de celui qui s’est toujours contenté de peu, qui n’a jamais demandé cette lune qu’il ne peut atteindre. Elle le nargue avec ces visages du passé qu’il ne pourra jamais comprendre parce qu’il n’en fait pas partie de cette meute, de ce tout qu’il ne comprendra jamais qu’à moitié. Lune si belle, dévastatrice, que le Détraqueur daigne lui laisser parce qu’il sait. Abel est qu’un festin dont il ne lui laisse que les miettes de ce qu’il n’osera jamais avouer. La solitude le pèse quoiqu’il puisse dire : le mensonge ne tiendra pas éternellement si son esprit se brise.

Il pense à ceux qui sont là, à Violet, à Pete, à ces moments passés avec eux dans l’insouciance d’une jeunesse qui s’oublie dans le gueule de cette créature qui s’abreuve des joies d’hier et d’aujourd’hui, de ces moments parfois oubliés mais qu’elle ne manque pas de détruire à son tour. Le monde s’assombrit pour n’y laisser que le froid mordant d’un esprit autrefois trop clément. Le regard déjà vitreux se perd dans cet univers fait de faux, dans lequel il ne saura bientôt plus qui croire.

par **Ministry Of Magic** 30.04.21 16:20

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< cellule d'abel prewett >

Il est une vérité universelle qui ne trouve trépas que dans les recoins des lieux où rien ne règne si ce ne sont les langues acérés d'êtres démoniaques. Il est une vérité qui résiste à tout jusqu'à ce qu'on lui arrache la dernière preuve de véracité. Il est une vérité qui clame que l'on peut trouver la lumière même dans les nuits les plus sombres. Qu'il suffit de rallumer la lumière. Que chaque acte en direction d'une remise en éclat des ténèbres sera suivi d'une récompense de sérénité. Mais Azkaban ne connait nulle torche ou éclaircie. Puisque même le soleil craint de ne se vicier au contact de la forteresse. Alors, Abel, il fait juste noir...pas vrai ?

Le mangeur de joie se régale, se délecte, aspire par interstice le premier souvenir qu'il parvient à attraper du bout de ses canines d'obscurité. Des visages d'enfant, d'adolescent, les joies fugaces de jeunes gens inconscients qu'il aurait fallu en profiter un peu plus. L'infâme vorace dévore et prive à tout jamais du souvenir. C'est comme si les rires n'avaient jamais existés. Comme si les sourires s'effaçaient du tableau de l'encéphale. Il ne reste rien de ces après-midi à oublier tracas d'école autour d'échanges enjoués. Rien. Rien. Rien

Vite rassasié, l'animal ténébreux. Le visage du jeune hybride s'est détérioré, a perdu les couleurs ayant persisté dans les geôles de l'horreur. Frissons de celui a qui l'on a soutiré morceaux de bonheur sans demander la permission, sans les remplacer par quoi que ce soit si ce n'est le vide. Tout vide, Abel Prewett. Mais c'est assez pour aujourd'hui, pas vrai ? Alors la créature se dégage, s'enfuie, croule sous le poids de son appétit comblé. Et quand la vision se dégage de l'horreur animée, s'en est une nouvelle qui s'éventre sur les crystallins du jeune homme. Car le cadavre ambulant n'a laissé la place qu'à une ultime vision d'horreur. Papa. Ton papa, il pend du plafond. Pieds ne voguant que par à-coups éventés.

Profites du chandelier de tes regrets, Abel Prewett

FIN DU SUJET @ABEL PREWETT

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