+ MINISTERE 28 décembre 1990

Le Réseau n'a pas chômé depuis Samhain. En effet, dans l'ombre et dans le plus grand secret des murmures échangés, les agents du Bras Droit ont réussis à élaborer un plan. Le premier d'une longue liste. La première pierre de ce mur de révolte et d'actions ayant pour but d'abroger les lois liberticides et ramener une paix faite de libertés aux sorciers du monde magique anglais.

Les Agents de la Liberté ont été conviés à se retrouver au repère des Freezard, au Through the Looking Glass. L'ordre du jour est simple sur le papier : infiltrer le Département des Affaires Conjugales lors du Repas de Yule organisé par le Ministère pour ses employés. Le Réseau a établie une liste de bureaux non-occupés lors de cette soirée et a ainsi pu tracer un chemin allant de cheminées en cheminées jusqu'à celui du directeur du Département.  

Une fois dans le Bureau, votre mission sera limpide : trouver les dossiers regroupant les listes de mariages actés et des célibataires sorciers. Les falsifier. Les détruire. Les dévier. Les voler. A votre guise, votre but est avant tout de rendre ces listes inutilisables afin de retarder les amendes et emprisonnements.

Votre anonymat doit être préservé. Ne croisez aucun sorciers. Ne vous faites pas repérer. Ne vous battez qu'en dernier recours. Mais si jamais vous n'avez plus le choix (ou aimer semer un chaos qui aura des conséquences) : des explosifs font toujours passer un message clairement.  

Bonne chance Agent.

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+ VOTRE PREMIER POST
Votre premier post devra comporter l'arrivée de votre personnage sur le lieu de rassemblement. Vous avez rendez-vous au Through The Looking Glass, au travers du miroir menant à votre repère. Il vous aura été demandé de vous habiller de façon discrète et de sorte à ne pas vous coincer à chaque coin de table effleuré. A vous de jouer.

+ Afin de pouvoir déterminer si vous arrivez à emprunter la bonne cheminée tout en restant discret, merci de lancer le dé nommé "FREEZARD". Vous obtiendrez un chiffre entre 1 et 3.

1 - positif
2 - neutre
3 - négatif
Le résultat de votre jet sera révélé dans la relance du PNJ. Merci d'en prendre compte lorsque vous répondrez.

+ MINISTERE 28 décembre 1990

Le sang vrombit dans tes artères. Passe de tes paumes, à tes oreilles, vient sonner l'alarme dans ton crâne, avant de retomber dans tes talons. Le Réseau vous a convoqué, vous a informé, vous envoie. C'est votre tour. C'est le moment. C'est le début, mais un début ne t'a jamais semblé si intense. Puisque jusqu'à présent tout ne sembla être que murmures et prévisions sans réelles actions. Que tu rongeais les os de tes phalanges en attendant le moment divin où l'ont te dirait : go. C'est comme si les deux années de paix n'avaient fait que passer en coup de vent. Une pause pour permettre aux corps de panser les plaies, tout en galvanisant l'esprit d'injustices et d'émotions trop vives pour ne pouvoir les calmer par des lois bouffées d'outrage. On ne t'enfermera pas dans un carcan cuisant. On ne te dira pas qui épouser, pas pourquoi, pas pour qui. Tes actions ne doivent découler que de ta réflexion, de tes décisions propres. Et tu hais celles que tu as du prendre récemment.

Tu fais face au miroir du Through The Looking Glass. Ton reflet t'effraierais presque. Car tu revois la gamine, celle qui courrait dans les couloirs de la demeure des Flamel en chantant ces comptines qu'on enseigne aux enfants pour les calmer. Tu revois tes yeux fatigués. Tu revois l'inquiétude dans ta gorge. Tes doigts tordus sous des corps trop lourds. Les larmes. La rage. Les blessures des loups que tu as tant pansé. Ca recommence, pas vrai ? La guerre. La haine. La violence. Avec d'autres pions. Avec d'autres ennemis. Par Merlin...quand le Ministère de la Magie a-t-il cessé de se battre pour la liberté et la vie de ses concitoyens ? Hiérarchie viciée, rongée, empoisonnée par des hommes se pensant bien trop intelligents. T'en cracherais sur ton reflet. Parce que tu ne voulais pas retrouver ça. Les réunions secrètes. Les missions. Les planques. La violence. Les plans pour destituer un énième tyran. C'était censé être fini.

C'était...censé être fini.

Alors avec toute la bonne volonté et l'envie de mettre un terme à tout ça rapidement, tu franchis le miroir. La planque des Freezard se forme contre ta rétine alors que tu te tourne immédiatement vers la cheminée au fond de la pièce. Tu es la première arrivée, alors tu attends, tes ongles creusant dans tes phalanges manucurées. Tu attends Ligeia, tu attends Castiel, tu attends Hestia. Tu attends Gomer. Tu attends ces êtres avec lesquelles tu pensais ne partager que des rires et des bons moments. Plus la peur. Plus les missions aux fond des ombres. Plus tout ça. Mais le destin en a décidé autrement, alors tu attends. Et quand l'équipe arrive, tu te saisis du plan de chemin entre les cheminées. La première se situe dans le bureau d'une sorcière appelée Mary Pomdo, soit. Tu t'avances vers l'antre, pose la plante de tes pieds dans la cendre, attrapes la poudre de cheminette et la laisse tomber au sol en prononçant distinctement le nom de ta destination. Quand les flammes vertes s'emparent de toi, tu ne vois que le reflet des visages de ceux que tu aimes et que tu jures de protéger encore une dernière fois.

JE LANCE LE DES.

+ MINISTÈRE 28 décembre 1990
Il y a un tambour qui gronde sous son sein, galvanise la rage de n'être qu'un pion dont le ministère dispose à sa guise, un pantin qu on pousse dans les bras de tel ou tel prétendant, sacrifie sur l autel de la procréation pour le bien commun. C'est le tambour de la Guerre qui gronde dans la cage de ses os, sœur de la grande pute drapée d'ébène, qui cavale aux côtés de la Famine et de la Pestilence sur son destrier de feu. Elle le sent brûler en elle, ce feu, lécher ses veines, alimenter la haine. Il irradie d'ire, la pousse à défendre une liberté qui aurait dû être sienne, leur, qui ne l'est plus à cause du sexe enfoui entre leurs cuisses, d'une société érigée à l'image de celui dont se vante l'autre genre. Qui sont-ils pour pousser ses frères et sœurs au mariage, pour pointer l'inutilité de l'organe qui vit en elle du doigt, saigne tous les mois sans pour autant être capable de donner naissance à un enfant ? Parce que c'est de ça dont il s'agit, n'est-ce pas ? Parce qu elle n'est pas naïve, Ligeia, parce qu elle sait que c'est la prochaine étape après les unions forcées.  

Elle franchit le miroir du Through The Looking Glass, la rage au ventre, une douleur sourde dans les mâchoires. Elle voudrait mordre, Ligeia, sentir la chaleur de l'ichor sur sa bouche, d'être l'animal qu'elle a toujours rêvé de devenir avant que Crane ne la force à pénétrer la psyché d'autrui pour son propre intérêt, dont elle a maîtrisé la forme dans son dos. Elle peut s,en prendre au cygne qui rêve de semer ses pleurs de lait sur son derme opalin, Leda, sauter à sa gorge, se délester de l'ire qui anime son corps, la gangrène tel un bubon vicié. Dans la pièce, elle regarde Hestia étreindre Olympe, Ligeia, résiste à l'envie de serrer sa sœur aux cheveux d'opale dans ses bras, de sentir son cœur battre contre le sien, cet organe qu'elle garde dans un écrin de glace, qu'elle ne sent vivre qu'à travers celui de sa cadette, son regard céruléen, sa propre colère.   

La poudre dans la paume, le regard fixé sur l'âtre de la cheminée, elle se retient de retenir Olympe, Ligeia, de la prier de faire attention, elles qu'on n'ose séparer l'une de l'autre mais la fierté muselle, et c'est après Hestia qu'elle s'enfonce dans le brasier d'émeraude.

JE LANCE LE DÉS.

+ Ministère, 28 décembre 1990

Nous en avions assez de ce que le ministère nous forçait à faire. Celui-ci se sentait trop puissant, il fallait qu’on l’affaiblisse peu à peu pour reprendre le contrôle de nos vies. On nous avait promis un monde meilleur après la guerre. C’était différent, certes, mais aucunement meilleur. Il était évident que les sorciers n’allaient pas se plier aux moindres demandes du ministère. Il faudrait d’abord que ces requêtes aient un sens. Et puis, quel genre de leader voyait son peuple comme de simples pions? Certainement pas un Ministre qui se souciait de leur bien-être. Les Freezards avaient donc été créés. Des gens s’étaient liés à l’organisation dans le but de faire changer les choses et de se faire respecter. Ensuite, les idéateurs des Freezards avaient conçu un plan détaillé pour renverser les gens au pouvoir. Il était désormais temps de mettre ce dernier en œuvre. Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion de me sentir utile pour l’organisation. Je devais me montrer à la hauteur de mon nom et rendre ma famille fière. C’était donc l’occasion parfaite de participer à ma première mission. Je ne comptais pas le banquet de Noël à Poudlard comme en étant une, comme je n’avais eu qu’à déposer des tracts un peu partout pour donner de la visibilité aux Freezards, ce qui n’était pas bien dangereux. Aujourd’hui, c’était différent. Cela pouvait véritablement mal tourner. Cependant, je me sentais prête, bien qu’un peu anxieuse. Il fallait bien que je me lance un jour!


J’étais donc arrivée à l’entreprise familiale, le Through the Looking Glass un peu avant l’heure qu’on nous avait donnée. Il s’agissait du lieu de rassemblement la plupart du temps, et ce n’était pas différent pour la mission qui commencerait dans quelques minutes à peine. D’autres sorciers et sorcières étaient déjà là, portant des tenues sombres. On nous avait demandé de veiller à ce que nos vêtements n’attirent pas l’attention et à ce qu’ils soient pratiques. J’essayais de voir qui était arrivé déjà; la pièce était remplie de gens que je ne connaissais que de vue seulement pour l’instant. J’étais donc dans un coin de la salle, seule. L’ambiance était fébrile. Je n’avais qu’à attendre les ordres pour la suite des choses. Le plan était d’infiltrer le Département des Affaires Conjugales pour rendre certaines listes de mariages inutilisables. Puis, l’heure avait sonné. C’est avec quelques papillons dans le ventre que je m’étais avancée vers la cheminée. J’avais pris une poignée de poudre de cheminette et je l’avais laissée tomber dans les cendres, nommant l’endroit où je devais me rendre. Les flammes vertes apparurent et ma première mission commença.

+ MINISTERE 28 décembre 1990

Tenue enfilée sur le derme abîmé. Les Freezards aux aguets. Freezards, prêts. Ça se rend au repère. La carcasse salue les silhouettes présentes, grosse paluche en l’air. Caïn masse d’un pas lourd et assuré vers le miroir. Il ne prend pas le temps de réfléchir, de se poser la question. Non. Il y va c’est tout. Oui. C’est l’heure. C’est le moment. Le moment de se lancer, le moment de commencer. Le moment de marquer l’histoire par des faits, par des gestes, par des actes. C’est l’heure de jeter les dés, de se jeter dans l’arène. C’est l’heure d’avancer les pions sur l’échiquier. C’est l’heure.

Le regard couve dans l’ombre. Les bras croisés, Caïn regarde les agentes. Ça râle légèrement. Ça tire finalement une clope pour se la fumer. Il n’a plus de cigare. Peut-être en tirerait il au Ministère ? Foutre ses narines sur un long bâton cubain des plus riches. Petit défi personnel. Petite récompense. Il ne dirait pas non à une bonne bouteille. Au moins ça pour ce que vous avez fait, ce que vous faites et la liberté. Fêter l’étincelle. Menacer les grands. Faire trembler les sommets. Les prunelles se posent sur les corps entrelacés. Le début d’une ère nouvelle. Début du prochain chapitre. Des prochaines cendres. Pour mieux renaître. Pour mieux vivre, ne plus survivre. Pour les générations à venir. Pour qu’elles n’aient pas à souffrir de l’oppression et des lois aberrantes d’un Ministère aveugle. Caïn expire sa taffe. Le souffle balaie les ombres.

Le mégot termine balancé dans la cheminée, pichenette donnée. La cendre danse dans l’air. Lucioles rougeâtres. Ça danse un peu avant que le filtre s’échoue contre la pierre noircie par les flammes. La masse se penche, se glisse dans l’âtre. Il râle, le mâle.

— Faut faire quoi pour avoir une cheminée XXL ici ? Vont pas me forcer à prendre un magicobus non plus eh…

Ça marmonne dans la barbe, ça grogne un peu. Les mains dans les poches, les phalanges enserrent le plan. Tête droite, le museau dressé. Ça caresserait presque le conduit charbonné. A moi de lancer les dés


oskour les dés de la muerte