Certains pensaient que les êtres étaient capables de changement, qu’ils étaient capables de réaliser que leurs actions étaient mauvaises et de se repentir. Wyatt n’en était pas convaincu le moins du monde, surtout quand des personnes telles que Cora Selwyn persistaient à tourner autour de lui, en bon parasites qu’ils étaient. Cette fille était un véritable cauchemar ambulant. Obnubilée par  les croyances stupides de sa famille sur la pureté du sang sorcier, elle n’avait pas suivi ses « amis » qui s’acharnaient sur les nés moldus ou les sang-mélés, elle avait choisi une victime bien plus intéressante, une victime qui serait incapable de se défendre de peur de confirmer les stéréotypes qui faisaient passer son espèce pour des bêtes savages, incapables du moindre contrôle.  Cora avait jeté son dévolu sur Wyatt Greyback : un hybride impur, comme tout Le reste de sa famille. Elle avait fait de sa scolarité un véritable enfer, se servant de lui comme d’un cobaye pour certains sorts malveillants et ne manquant pas une seule occasion de le rabaisser.  

Les années avaient cependant passé, et Wyatt avait pu se détacher de l’influence néfaste de cette horrible demoiselle. Il avait commencé ses études de médicomagie et la brunette n’était devenue qu’un lointain souvenir. Il n’était plus soumis à ce harcèlement quotidien et sa vie s’en était grandement améliorée. Il se sentait libéré, avait beaucoup plus confiance en lui et la honte de sa condition, qui s’était lentement immiscé en lui sous l’influence de Cora Swelyn commençait à se dissiper, sans pour autant disparaitre totalement. Et toute cette histoire sordide avait refait surface lorsque la brunette avait ramené le bout de son nez à Sainte Mangouste, annonçant de façon triomphante qu’elle allait maintenant travailler ici.
Les premières nuits, Wyatt avait eu un mal fou à dormir, laissant ses souvenirs d’enfance hanter ses cauchemars, imaginant la peste s’immisçant dans cette nouvelle vie bien rangé qu’il avait réussi à construire pour la détruire, n’était rassuré uniquement par le fait qu’ils n’étaient pas dans le même service. Et puis… le temps s’été écoulé, et sa peur s’était calmée. Il sentait toujours ses poils se hérisser sur son bras lorsqu’il la croisait dans les couloirs, tentant d’oublier cette partie de sa vie et de se concentrer sur d’autres, beaucoup plus agréables comme ce cher Abel.  Tout cela fonctionnait plutôt pas mal : Eviter la personne qui avait gâché son passé et avait toujours le même petit air machiavélique  sur le visage et tenter de cacher les sentiments qu’il ressentait pour son meilleur ami. Jusqu’à ce que tout ne s’écroule. Il avait commencé par mordre Abel, dans un moment d’égarement où leurs sentiments avaient réussis à s’épanouir. Ils avaient cessés de se parler, rongés par la culpabilité ou l’envie d’oublier cette nuit de pêcher. Et les regards que les ceux hommes se lançaient était devenus un peu plus appuyés, un peu plus langoureux, amoureux. Ce n’était qu’une question de temps avant que quelqu’un ne comprenne ce qui s’était passé entre eux.

Alors qu’il traversait les couloirs de l’hôpital pour revenir de sa pause nocturne avec un café chaud entre les mains, il croisa le petit cauchemar sur pattes qui l’interpela.  Il choisit de ne pas lui répondre, et de continuer son chemin comme si de rien n’était. , cependant quand elle reprit la parole une dernière fois, ce fut beaucoup trop pour lui. Wyatt laissa son café tomber au sol de façon lamentable avant de se retourner et de se diriger vers son « amie ». Il la plaqua au mur et referma sa main autour de la gorge de la demoiselle, appuyant juste assez pour que sa respiration se fasse difficile, mais pas assez pour lui couper toute arrivée d’oxygène. D’une voix sifflante, il répondit. « Ne t’avises pas de parler de lui. Tu ne sais absolument rien. »